L'église Saint-Roch
Cette admirable bâtisse date du Xllème siècle. Son chevet est remarquable par sa haute structure romane. Elevé à la verticale sur une base de rochers qui domine la Bassanne, il domine de sa hauteur un paysage forestier.
Semicirculaire, il est rythmé par quatre fines colonnes qui accentuent son caractère hautain. Il se rattache au chœur par une grande arcade au dessus de la corniche. La corniche est finement dévorée de petits modillons pleins de finesse mais aussi de saveur, parfois même allant jusqu’à la plaisanterie: un ivrogne buvant dans un tonneau, une femme nue, un homme nu, un bestiaire pittoresque … L’ensemble de ce chevet est d’une facture remarquable.
Le chœur de l’église comprend trois arcades régulières de chaque côté de la partie rectangulaire, de part et d’autre de l’autel. L’abside est scandée de huit arcades un peu massif mais dans la tradition romane, toutes de même dimension, retombant sur des chapiteaux à décors de végétaux. Les trois niveaux sont soulignés horizontalement par des rangées de billettes. Quant à l’arc triomphal, il retombe sur des chapiteaux de même veine, ornées de crossettes et de palmettes. Cela donne une impression d’unité de cohérence dans la simplicité. Sur la partie droite de la nef les piliers des arcades possèdent des colonnes torses.
L’escalier du XVIème siècle qui mène au clocher arcade a été construit dans une tour lorsque la capacité de l’église a été agrandi par l’adjonction d’une chapelle latérale. Construction originale à vis sans noyau, ce qui lui donne un profil hélicoïdal et constitue ainsi une performance architecturale remarquable. Son bord est mouluré. A l’origine une corde était tendue verticalement en son milieu pour permettre d’escalader ses 48 marches. Un modèle de même type existe au château des ducs d’Epemon à Cadillac.
Parmi le mobilier il faut remarquer une magnifique statue de Sainte Anne (XVI'”ne siècle) éducatrice, peinte de couleur grise et or. Malgré quelques réfections maladroites, cette statue esl émouvante et présente un intérêt quant au rendu de ses vêtements. Elle est placée dans une niche du bas côté sud. Selon la coutume, la sainte apprend à lire à la vierge petite fille au moyen d’un livre ouvert. Cette dévotion s’est beaucoup répandue au moment du développement de l’imprimerie, qui incitait les populations rurales à s’instruire par la lecture.
Un autel dédié à Saint Roch (XV11Ièmc siècle), jadis patron secondaire de la paroisse alors consacré à Saint Jean, l’évangéliste existe déjà lorsqu’un riche mécène de la paroisse, Raymond de Lassus, décide de construire une chapelle en l’honneur de ce Saint français (Montpellier), et d’ériger une confrérie pour regrouper les pieux laïcs de la paroisse. La chapelle fut bénite le 17 juin 1764. Elle est ornée d’un retable en bois, bordé par deux colonnes torses. La dévotion à Saint Roch était si fervente et, sa fête du 16 août était accompagnée d’une grande foire que le vocable de l’église sera dédié désormais à ce Saint.
Des travaux récents ont fait apparaître la présence dans le chœur et les bords collatéraux des peintures murales sous le crépi.
Le château baronnial
Cette forteresse s’élève sur les coteaux boisés de la rive droite de la Bassanne. C’est une forteresse de type polygonale se rapprochant du carré dont une bonne partie de l’ensemble fortifié existe depuis 1274. Deux hautes tours carrées aux angles protègent la vallée alors qu’à l’est un fossé aménagé isolent la cour intérieure. A l’origine il s’agit d’un château de type éperon barré, qui a connu des réfections, notamment des percements de fenêtres au XYième siècle. L’une d’elles présente la date de 1578, époque où André de Piis est baron de Savignac.
La cour intérieure a été aménagée en 1642 par Gassiot-Delerm, architecte et, François Chatart, maître maçon. Située à l’est, elle est fermée par une grille. La façade de la demeure habitée avec ses grandes ouvertures est l’œuvre d’un architecte bazadais exécutée par le baron Pierre de Pesclaux.
La tradition rapporte que le château a été brülé autrefois. Ce qui pourrait être vraie. En effet, cet incendie du avoir été allumé dans la seconde moitié du XV”me siècle lors de la conquête de la Guienne par les Français, puisque la partie supérieure du château a été rebâtie à la fin de cette époque sur des murs de la fin du XIIIèmc siècle.
Au XVllleme siècle, le château est acheté par Jean Jacques Bel qui le restaure et en fait à peu près ce qu’il en est aujourd’hui.
Le Château de Bonnegarde
Cette demeure pittoresque à l’allure d’une belle gentilhommière date de la fin du XVèmc siècle. Construite sur une base de rochers peu élevés qui borde la rive gauche de la Bassanne et à proximité de l’église, elle fut !’oeuvre de Jean de Béarn qui décède avant le 22 décembre 1495, jour du mariage de sa fille, noble damoiselle Catherine de Béarn avec noble Jean de Gères, par devant Michel Cabannes, clerc du lieu de Vic, notaire public, apostolique et impérial. Dans cet acte il est qualifié de seigneur de Bonnegarde. Son fils, Pierre de Béarn, seigneur de Bonnegarde épouse Marie de Haubert.
Dans sa « Guienne militaire », Léo Drouyn nous donne une description extérieure de la construction : « le bâtiment principal de plan barlong au pignon aigu se prolonge au nord par une extension en forme d’appentis (bâtiment du XVI”me siècle). Il est accosté de deux tours rondes, l’une à l’angle nord-ouest de l’appentis semble bien avoir eu une vocation défensive, l’autre sur la façade sud abrite l’entrée surmontée d’une bretèche. On remarque la présence de deux cadrans solaires à l’angle sud-ouest». Lorsque Léo Drouyn visite Bonnegarde en 1864, les deux tours étaient découronnées. Des dépendances agricoles prolongent à l’est la résidence et ferment en partie la cour au centre de laquelle se trouve un puits.
Depuis cette époque, le château a connu quelques transformations. La tour d’angle a été dotée de merlons de fantaisie, celle de la façade a retrouvé son toit conique et la cour a été close par de nouvelles dépendances sur la façade sud et celle de l’ouest.
Les pieds droits et le linteau de la porte de l’escalier sont formés de moulures prismatiques. Ceux-ci sont en outre ornés d’une colonnette représentant un tronc d’arbre avec ses nœuds.
Dans un arpentage de 1672: « Noble Hiérome de Thamaignan, escuyer, sieur de la maison noble de Bonnegarde possédait : grange, pigeonnier, ayriaux, jardins, terres labourables, joualles, vignes, préd et guarenne au dict lieu de Bonnegarde …… ».
Le domaine de LA PEYRERE
Dès le XVIIème siècle cette propriété appartient à la famille Lassus, dont un ancêtre est reçu bourgeois de Bordeaux en 1582. La maison d’habitation est reconstruite en 1752 par Raymond de Lassus, négociant, banquier à Bordeaux et anobli par une charge de secrétaire du roi en la chancellerie. Sa fortune lui permet de construire également la chapelle de Saint Roch de l’église.
Le coteau de La Peyrière est composé d’un sol graveleux qui est propice au vignoble. C’est encore de nos jours un cru apprécié.
L'école publique
Cette belle construction bourgeoise du XIXème siècle est à l’origine une maison d’habitation qu’un généreux donateur a légué à la commune. François Marsan, ancien maire, dans son testament de 1872, il lègue sa maison « ainsi que le clos pour qu’ils soient affectés pendant cinquante ans au moins à une maison d’école laïque pour garçons et filles ». Après son décès, des travaux sont effectués de 1885 à 1887 pour adapter cette construction à ce nouvel usage. Ce vœu est toujours réalisé mais, il a fallu augmenter le nombre de classes et les partager avec les communes voisines.